Le slow art, ou l'art de ralentir et de créer en conscience
La linogravure demande patience et précision, ce qui, de fait, mène à la lenteur. Un appel à ralentir, à faire les choses en conscience, ancrée dans le présent. Vous aurez d'ailleurs peut-être remarqué que mon logo forme un escargot en reprenant chacune des lettres d'Anagapée !
En effet, le slow-living comme on l’appelle, ou la slow-life, c’est l’atmosphère de la petite bulle que je me suis créée ces dernières années. En troquant la ville pour la campagne notamment.
Tout le processus créatif lié à la linogravure s’y accorde parfaitement.
D’abord, l’émergence d’idées (qui implique la rêverie et l’imaginaire), puis la matérialisation de ces idées sous forme de dessins, de motifs.
Vient ensuite la gravure du linoléum qui nécessite plusieurs heures à de nombreux jours de travail selon les designs choisis, et enfin, l'impression.
Je réalise chaque impression à la main.
Dans un premier temps, j'utilise ma presse, manuelle et mécanique, faite de bois et d'acier, lourde, et sur laquelle il faut appuyer fortement l’espace d’une vingtaine de secondes. Puis le passage du baren japonais, outil en forme de disque, plat, et recouvert d’une feuille de bambou avec lequel je viens exercer une pression sous forme de cercles et de va-et-vient pour parfaire l’impression. Et pour finir, le passage de la cuillère ! Une simple cuillère à soupe en inox pour ma part dont je viens frotter le dos bombé sur la feuille à imprimer (toujours très fortement, mais vous l’aurez compris !). Rien ne lui résiste. Elle me permet d’imprimer les moindres détails qui auraient pu échapper aux deux étapes précédentes. Et bien je peux vous dire que je n’ai jamais froid lors de mes sessions impressions !
Tous ces détails pour simplement vous expliquer qu’entre l’idée d’une linogravure et son estampe, il faut du temps, et j’aime particulièrement dédier ce temps à des créations artisanales et singulières qui, un jour, feront le bonheur de leurs nouveaux propriétaires.
Un art éco-responsable et durable
La linogravure génère peu de déchets, d'autant plus que le le lino que j’utilise est le linoléum traditionnel, composé de matériaux naturels et biodégradable.
Je choisis mes feuilles de papier selon des critères bien précis : pas de traitement au chlore ni à l'acide. En plus d'éviter l'utilisation de ce genre de produits lors de leur fabrication, cela leur confère une grande durabilité au fil des années, évitant aux feuilles de changer de couleurs et aux encres d'être également dénaturées. Ce sont d'ailleurs les caractéristiques des papiers d'archive.
Je les découpe en optimisant chaque partie de ces dernières et je garde les bordures pour de futures fabrications de papier fait main.
Les encres que j'emploie sont faites à base d'huile de lin et de pigments naturels.
Je n'utilise aucun solvant corrosif pour nettoyer mon matériel, seulement du savon et de l'eau, ou de l'huile de colza, selon les cas, bien plus écologiques et sans aucun risque pour soi.
Une malette d'outils minimaliste, le prolongement de mes mains
Depuis petite, j’aime les outils.
Je les chéris comme mes petits trésors et je les trouve merveilleux. Merveilleux parce que, couplés à un savoir-faire précis et une pratique rigoureuse, ils nous permettent de fabriquer ce qui n’était alors qu’une idée. C’est toute la beauté de l’artisanat à mon sens. Un artisan, sans ses outils, serait bien malheureux. Alors mes gouges, cabrons, pinces et autres outils pointus, couteaux à peindre, rouleaux, mon baren et ma presse, ils sont comme mon extension, ceux qui me permettent de donner vie à des objets uniques.
Et en réalité, la gravure sur linoléum et la réalisation d'estampes ne nécessitent que peu de matériel, et leur petit coté minimaliste n’est pas pour me déplaire !
D'ailleurs, je n'utilise aucune machine fonctionnant à l’électricité. Cela va de pair avec le fait que c’est un savoir-faire très silencieux, presque méditatif. Une connexion parfaite entre l'esprit et les mains, l'ancrage du travail manuel.
Tirages limités d'estampes et rareté chouchoutée
Un autre point qui me tient à cœur c’est l’idée des petites séries d'estampes.
Déjà parce que cela me permet de créer toujours plus de nouveaux modèles et designs, mais je trouve assez fantastique de se dire que, non seulement chaque impression est tout à fait unique de part son procédé artisanal, mais qu'en plus, chaque modèle ne sera présent dans le monde qu’à une petite échelle.
Il ne s'agit pas d’une affiche imprimée en des milliers d’exemplaires achetée dans une chaîne de magasin de décoration, que l’on croisera très possiblement ailleurs que chez soi.
De quoi ajouter ce petit goût de rareté qui renforce l’attachement et l'affection que l’on peut ressentir pour une création artisanale.
Prendre soin du monde à travers mon art
Enfin et surtout, j'aime concevoir des créations originales et uniques pour embellir son intérieur.
Prendre soin de sa maison et de la décoration qui l'habille, c'est comme prendre soin de soi. Que l'on soit plutôt branché feng-shui, intérieur minimaliste ou maximaliste, avec tout plein de couleurs ou pas du tout, l'important est de se sentir bien quand on rentre chez soi.
J'aime cette idée de participer au confort des gens, chez eux, grâce à des œuvres qu'ils auront pris le soin de choisir, et qui leur procureront du bonheur quand leurs yeux viendront se poser dessus.
C'est ma façon à moi de prendre soin du monde, au travers de mon art. Permettre aux émotions et ressentis d'être là, de leur donner toute la place dont ils ont besoin, aux travers de pièces uniques, accrochées au mur ou posés sur un meuble.
J'espère que ce petit billet vous en aura appris un peu plus sur moi et sur ce qui me motive chaque jour à vous proposer ces œuvres uniques que sont les impressions de linogravure !
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